Humoresque - Appassionato II
A propos du quintette de César Franck, joué à Neuchâtel et à Genève.
En travaillant dimanche soir ce quintette, une fois de plus je me suis retrouvé porté dans un état d'exaltation particulier.
J'espère que le public pourra en faire une expérience similaire... C'est vraiment une des compositions les plus grisantes de tout le romantisme qui en est pourtant riche. Tourments et puissance, aspiration vers l'idéal... Trois mouvements, plus de trente minutes, une succession de paroxysmes, de moments de pure contemplation, d'un certain héroïsme... Pour ce dernier affect, j'entends par-là , l'héroïsme sollicité pour se confronter à soi-même et progresser!
Je me dis que peut-être, à cet égard, ce troisième mouvement est trop sonore... Non, c'est que la lutte intérieure fut âpre. Et il est chargé de tant d'énergie, de dynamisme! Pendant ce temps, le compositeur continuait apparemment sa vie ponctuelle de leçons, d'orgue dominical à l'Eglise de Sainte Clothilde, faisait partager ses découvertes à son cercle d'élèves, alors que dans la pièce contigüe Madame Félicité (!) Franck pestait contre ces oeuvres trop bruyantes défiant le bon goût que personne, ô grand jamais ne jouerait... Lui, César, souriait... et replongeait dans les territoires sous-marins de l'âme où gisent de miraculeux trésors ignorés et les bêtes les plus étranges, puis sa pêche accomplie nous les offre comme autant de miroirs pour nos mondes abyssaux.
G.L.
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