«Journal de sainte-Croix et environs», mercredi 13 septembre 2006
Concert au CIMA - Un autre Mozart
Sous le titre "le face à face des Titans" le pianiste genevois Gilles Landini a donné, vendredi soir 8 septembre 2006 en la grande salle du CIMA, un magnifique récital centré sur deux grands compositeurs de tous les temps: W.-A.Mozart et L.v.Beethoven
Il ne s'agissait pas véritablement d'un "face à face", puisque c'est l'unique visage si expressif de l'interprète à la massive stature noire, les yeux souvent fermés, que les nombreux auditeurs de ce premier concert de la saison avaient devant eux. Or, par la pensée, par la profondeur et la sensibilité du jeu de l'interprète dont le phrasé respectait admirablement les silences (ces respirations de l'âme), il n'était finalement pas difficile d'imaginer là, planté dans un décor presque semblable, le Jeune Wolfgang Amadeus lui-même interprétant pour la première fois, comme à Vienne en 1784, l'obscure et grave clarté de cette "Sonate pour piano en do mineur (KV 457) ainsi que cette "Fantaisie" (en réalité écrite plus tard, au printemps 1785) aussi en do mineur, que Gilles Landini avait tenu à placer en ouverture de ce concert, comme le souhaitait le compositeur lui-même.
Mais pourquoi un "autre Mozart"? L'interprète l'a brièvement expliqué dans sa présentation: il s'agit bien là d'une oeuvre hors des stéréotypes ouvrant un espace intérieur immense où, me semblait-il, le visage de Teresa von Trattner, cette jeune élève de Mozart à partir de 1781, apparaissait parfois en filigrane.
En seconde partie de programme, c'est une autre sonate en deux mouvements, (no.32, op.111), bouleversante elle aussi par ses embrasements sonores, qu'il nous est donné d'entendre, celle d'un autre "Titan": L.v.Beethoven. (...)
C'est par de longs applaudissements que le public de ce premier concert a manifesté son contentement, tandis que Mme Liliane Gertsch, au nom du CIMA, a vivement remercié le pianiste pour son exploit. (...) Mentionnons toutefois ce véritable don qu'a l'artiste de transmettre non seulement et didactiquement les différents plans sonores des oeuvres, mais aussi et surtout l'émotion qui est liée à ces plans. Une émotion que des mots sont bien incapables d'expliquer.
adsl
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