Gilles Landini, pianiste - Revue de presse

In Quarto, Récital Chopin, 1999

Invité d'in Quarto pour un récital Chopin, le pianiste Gilles Landini a donné à entendre samedi une musique palpitante de vie. Sa vision de l'oeuvre de ce compositeur ne laisse pas indifférent. Revenons un instant sur le problème du style chez Chopin qui est fait de hardiesse et de pudeur, d'un amalgame sans défaut de romantisme et de classicisme. Gilles Landini est en possession des armes requises : intelligence, sensibilité, sonorité et son jeu donne l'impression d'ignorer les moyens techniques mis en oeuvre, la virtuosité parait naturelle. Les commentaires de Landini précédant ses exécutions ont permis de suivre le développement d'un genre, l'équivoque tonale où s'épanouit la musique de Chopin. Il a conduit dans l'univers et les états d'ame du compositeur selon qu'il vivait en Pologne, à Paris ou à Valdemosa. Polonaises, mazurkas,scherzos, ballade, Landini ne manifeste aucune complaisance stylistique. Son jeu équilibré repose sur le sens des effets de contrastes dont la musique de Chopin est pleine, Sur une compréhension des ressources que peut apporter l'utilisation de la pédale, dont il a tenance à abuser dans les rythmes rapides. La mobilité, la vivacité caractérisent son jeu. Particulièrement convaincant dans les scherzos, Landini ne s'attarde que peu sur son clavier, juste ce qu'il faut dans les plages méditatives du No l , sur les lyrisme mesuré traversant le No 2. Longuement rappelé, Landini a ajouté à son récital une délicieuse pièce de jeunesse méconnue et la mazurka que Delibes a reprise pour un de ses ballets.

Denise de Ceuninck